Concours d'histoires qui font peur

Pour moi, c'est comme ça à chaque jour. Je ne sais pas comment m'en débarasser, et ça m'écoeur. Hier, j'étais assis en boule, les genoux regroupés vers mon torce, et les mains sur les oreilles. Je leur criait de se taire, de me laisser partir, de me laisser tranquille ... mais rien n'y faisait. Ces voix, dans ma tête, me répètent sans cesse d'allé frapper ma soeur, d'allé sauter d'un pont, ou encore même d'allé m'ouvrir les veines. Quand je leur cri d'arrêter, ma mère vient me voir en me disant de me calmer, puis elle me donne des petites pillules blanches que la plupart du temps je n'avale pas, puisqu'ils ne veulent pas que je le fasse. Aujourd'hui, c'est la même chose. Je suis encore dans le fond de mon garde-robe, et je pleur et je ris en même temps. Vais-je les écouter ? Ils me promettent de me laisser tranquille, si je les écoute. Est-ce vrai ? Mon mal de tête intence me trouble la vue, mon poulx empire les choses et je ressens la l'adrénaline à l'intérieur de mon corps. Je me lève alors, comme ils me le demandent, puis je me dirige vers la porte d'entrée. Il fait à semi-noir, c'est la soirée d'Halloween et plusieurs enfants se promènent déguisés à la porte de chaque maison, pour récolter des bonbons. Une légère couche de brume se fait voir autour des lieux, comme si c'était voulu qu'une ambiance lourde s'abattre sur la rue du Broming Street. Je m'arrête donc pour regarder tout ses enfants, mais aussitôt, les voix recommencent à tinter infernalement entre mes deux oreilles, m'obligeant à continuer d'avancer, ce que je fis. Au loin, une petite. Jolie, jeune, dans la pré-adolescence, et surtout, accompagnée seulement de son amie. Je n'ai jamais sus ce qui m'était arrivé à ce moment là, puisque lorsque j'ai sauté à la gorge ce cette inconnue, je me suis évanouilli, ou quelqu'un m'a assomé, comment savoir ?

En me réveillant, j'étais dans une pièce blanche, un blanc maladif, avec un miroire énorme devant moi. Mon corps était couvert de sang durcis, j'étais couché sur le sol glacial en ne sentant plus mes jambes. L'image que je voyais de moi dans ce miroir était celle d'un fou vêtu d'une camisole de force. Allucinations ? Certainement, puisque je voyais toujours mes mains. Mes mains, elles étaient mauves, presque verte, comme si elles ne m'appartenaient pas. Qu'est-ce qui s'était passé ? Je n'eus même pas le temps de prononcer un mot, qu'une voix rauque s'éleva, à partir d'un interphone, m'expliquant grossièrement qu'après le meurtre d'une jeune fille, après avoir tenté de s'ouvrir les veines en plein publique, puis après s'être coupé la totalité des orteilles, ils allaient me garder ici, pour tenter de me comprendre. Comprendre. Comprendre quoi ? Même moi je n'étais capable de comprendre, comprendre pourquoi ils en avaient après moi, pourquoi je n'avais jamais pensé à en finir plus tôt, en me plantant qu'importe quel objet dans la gorge, et pour observer le sang couler jusqu'à ce qu'il apporte ma vie avec eux.

Il se faisait tard. Trop tard, ou trop tôt ? Je ne sais plus. Le soleil allait se lever. Je courrais le long de la 3^e rue, pieds nus, le sang avait séché et me démangeait. Mais je ne devais pas m’arrêter, jamais, pas avant d’être à l'abri. ILS me suivaient. J’entendais au loin leurs râles putrides, leurs courses boiteuses mais précipitées, et surtout leurs cris. Quelque chose qui vous glace le cœur, vous empêche de dormir.

Enfin, devant moi je voyais la station de métro. Le temps avait effacé les inscriptions, mais je devinais l’arrêt ‘pont de bois’. J’hésitais. Peut-être que d’autres d’entre eux erraient à l’intérieur. Mais je n’avais pas le temps de douter car derrière moi j’aurais pu sentir leur souffle. Je m’engouffrais dans les escaliers sombres, froids, et me pris les pieds dans une chose molle. C’était un corps, encore un. Je retins un cri de désespoir et de douleur, ma cheville était foulée, voir pire. La personne sur qui j’avais trébuché, du moins ce qu’il en restait, semblait me regarder de ses orbites vides. Son visage était lacéré, et il manquait la mâchoire inférieure. Sa main était serrée sur une fiole, de l’eau bénite surement. Des fanatiques nous avaient dit que cela nous protègerait. Genre. Mes larmes roulaient sans que je ne m’en rende compte. Je devais continuer. Je me relevais difficilement, et vit avec horreur une bosse difforme au niveau de la cheville. Elle était belle et bien cassée.

Les voila. Je les voyais. En haut de l’escalier, ils savouraient mon échec. Descendant marche après marche, pendant que je tentais de marcher. J’étais leur proie, piégée par le sort. La peur me donnait des ailes, et c’est avec un cri de douleur que je me relevais faiblement, mon pied craquait de plus en plus, jusqu’à ce que je m’effondre, épuisée, mon pied pendant. ILS étaient à quelques pas, je serrais contre moi la dernière chose qu’il me restait de l’homme que j’aime, qui a disparu il y a peu, ma bague de fiançailles. Je vis l’un d’entre eux à la lumière d’une sortie de secours, métamorphosé par le virus. Ses yeux était entièrement blancs, révulsés. Ses dents étaient des crocs acérés, il lui restait du sang. Il se pencha vers moi, j’eus un haut le cœur, son haleine sentait la décomposition, la mort. Il me parla, mais je ne compris rien. Ma cheville. Mal. Ses lèvres, ensanglantées, se rapprochaient des miennes. Non.. Je me sentais m’évanouir. Et là, je vis la chaîne, celle que j’avais offerte à Noël à mon fiancé. Je sentis un contact rêche, froid, contre ma bouche, puis j’eus mal. Il me dévorait les lèvres. Je ne pus rien faire, ils étaient tous sur moi. J’avais entendu qu’ILS aimaient quand la viande était vivante. Je me sentais partir, j’avais si mal. Je nous vis, mon amour et moi, nous embrassant pour la première fois, pendant ce dernier baiser mortel.